Les grands personnages du château de Clisson

Au 14e siècle la famille de Clisson est une des plus puissantes de Bretagne. Elle va toutefois être secouée par les événements de la Guerre de Cent ans (1337 – 1453). En effet, accusé de trahison par le roi de France, le seigneur Olivier IV de Clisson est exécuté.

Sa veuve, Jeanne de Belleville, décide alors de mener une guerre privée contre le roi de France afin de défendre ses biens et de protéger l’héritage de ses enfants. Elle commande ainsi une expédition militaire en assiégeant le château de Touffou, près de Nantes puis décide de trouver refuge en Angleterre avec ses enfants. Lors de ce périple en mer elle fait tuer des marchands, ce qui lui vaut à partir du 18^e siècle une réputation de pirate reprise à l’envi par la légende.

Écoutez les deux épisodes du podcast de France Culture Jeanne de Belleville, la lionne de Bretagne

Le plus jeune fils de Jeanne de Belleville est à ses côtés lors de son périple en mer, puis lorsqu’elle se réfugie en Angleterre.

Devenu adulte, Olivier V est un fougueux chevalier qui poursuit la vengeance familiale face au roi de France, avant de s’atteler à devenir un des seigneurs les plus riches de Bretagne par ses mariages et ses alliances politiques.

En guerre contre le duc de Bretagne, Jean IV, qui demeure allié aux Anglais, Olivier V préfère partir combattre dans les rangs de l’armée du roi de France. Reconnu parmi les plus vaillants combattants et stratèges militaires de son époque par ses contemporains, il est nommé connétable (chef des armées du royaume de France) par le roi de France Charles VI en 1380.

Olivier V passe peu de temps à Clisson car il est très pris par les affaires politiques liées au gouvernement royal. Il vit surtout à Paris et Josselin.

En 1420, sa fille Marguerite de Clisson trahit le duc de Bretagne. Le château est alors confisqué au profit de la branche cadette de la famille ducale, d’où est issu le duc François II.

Né au château, le dernier duc de Bretagne affectionne tout particulièrement le château de Clisson où il se marie avec Marguerite de Foix, mère d’Anne de Bretagne. François II conçoit des aménagements d’apparat dans le château : logis, chapelle cuisines, et souhaite ainsi profiter de ces espaces loin des tumultes de la politique. Pourtant, lors de la guerre qu’il mène contre les rois de France Louis XI puis Charles VIII, il décide d’agrandir le château. La superficie est alors triplée et la forteresse est adaptée à l’artillerie à poudre. Boulevards d’artilleries, tours à canons… tous ces aménagements rendent le lieu imprenable et donnent, encore aujourd’hui, une silhouette imposante au château de Clisson.

En 1805, le sculpteur François-Frédéric Lemot est invité à Clisson par ses amis Pierre-René Cacault, peintre, et François Cacault, diplomate et collectionneur. Il tombe sous le charme de la ville et des paysages des bords de la Sèvre Nantaise qui lui rappellent ses voyages en Italie. La même année, il fait l’acquisition du bois de la Garenne à Gétigné.

En marge de la carrière officielle qu’il mène à Paris, au service de Napoléon, il imagine un domaine paysager avec des motifs proches des paysages qui l’avaient tant impressionné lors de son séjour à Rome. Pour offrir aux dessinateurs et peintres des perspectives pittoresques, il imagine et construit des fabriques ornementales (statues, grotte, colonne, tombeau) qui ponctuent la promenade. Il acquiert aussi le château de Clisson pour en faire une fabrique, face à son domaine de l’autre côté de la Sèvre.

Si le nom de ce sculpteur est peu connu, on retient parmi ses commandes officielles : le bas-relief de la tribune de l’Assemblée nationale, le fronton de la colonnade du Louvre, la statue d’Henri IV au Pont-Neuf à Paris et celle de Louis XIV, place Bellecour à Lyon.